Quatre Derniers Lieder

Un demi-siècle de vie commune avec la cantatrice Pauline de Ahna, la fréquentation des chanteuses les plus célèbres, la vie donnée à des personnages d’exception comme Salomé, Elektra, Ariane et bien d’autres, ont convaincu Strauss du pouvoir d’évocation et d’envoûtement de la voix. C’est presque naturellement qu’au soir de sa vie, il compose un dernier bouquet de pièces vocales. Difficile de résister au phrasé chatoyant de la soprano suédoise, straussienne chevronnée qui se coule avec bonheur dans l’élégance éthérée de ces Quatre Derniers Lieder. Ébauchées à 85 ans, les quatre mélodies décrivent un parcours mélancolique allant du printemps au crépuscule et s’achèvent par une ultime interrogation sur la mort. Strauss savait-il qu’avec sa disparition une page de l’histoire de l’art allait définitivement se tourner ? Les couleurs automnales des Quatre Derniers Lieder marquent en tout cas la fin de la musique romantique et son immortel chant du cygne. C’est le compositeur du Nouveau Monde qui vient clore ce programme avec l’héroïsme tragique de la Symphonie n°7, la plus typiquement romantique de Dvořák et tout aussi impeccablement interprétée par le RCO.

Programme
Richard Strauss : Quatre Derniers Lieder (arrangement pour voix et ensemble), 1950
Antonín Dvořák : Symphony n°7 (arrangement pour ensemble), 1885

avec
Les solistes de l’Orchestre royal du Concertgebouw
et Miah Persson soprano